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Rencontre avec l’auteur Delphine BERTHOLON

Delphine BertholonRencontre avec Delphine Bertholon.

Delphine Bertholon est une romancière et scénariste française, auteur de :

Les Dentelles Mortes, éd. des Gratte-ciel – 1998
– Cabine commune, éd. J-C. Lattès, 2007
– Twist, éd. J-C. Lattès, 2008
– L’Effet Larsen, éd. J-C. Lattès, 2010
– Ma vie en noir et blanc, Je Bouquine, 2011
– Grâce, éd. J-C Lattès, 2012
– Le Soleil à mes pieds, éd. J-C. Lattès, 2013
Les Corps Inutiles, éd. J-C. Lattès, 2015
–  Cœur-Naufrage , éd. J-C. Lattès, 2017

Bonjour Delphine,Coeur Naufrage

Je vous remercie sincèrement d’avoir accepté de répondre aux questions d’Au Fil des Livres. Je suis RAVIE de vous « rencontrer »   🙂

AFDL : Qui êtes-vous Delphine Bertholon ?

Delphine : Je dis souvent que je suis une solitaire sociable. Je crois que ça résume assez bien la situation… Par exemple, là, je suis en vacances toute seule. J’adore, ça me repose infiniment du stress de l’année. Mais dans trois semaines, j’aurai trop envie de voir plein de monde ! A part ça, je suis hypersensible et très sujette aux angoisses. C’est handicapant. D’ailleurs, dans mes romans, mes personnages sont souvent affublés de phobies et autres attaques de panique. Ce n’est pas un hasard… C’est chouette dans les romans, mais très pénible dans la vie.

AFDL : Ecrire, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Delphine : J’ai failli répondre « tout »… Puis j’ai réalisé que c’était, quand même, exagéré. Mais il est vrai que l’écriture constitue une grande partie de ma vie, et que j’ai fait des sacrifices insensés pour assouvir cette passion : ma tranquillité matérielle, ma vie affective, probablement une possible maternité… Je ne sais pas vraiment si j’ai choisi l’écriture, ou si elle m’a choisie. Mon parcours prouve qu’il y a une part d’inconscient, voire d’irrationnel, dans tout cela. Quelque chose, chez moi, est de l’ordre du « Jusqu’au boutisme » – ce que je regrette parfois !

 AFDL : Depuis quand écrivez-vous ?

Delphine : Depuis que je sais écrire. Ou, plutôt, depuis que je sais lire ! J’ai aimé, dès l’enfance, les livres d’une manière obsessionnelle, boulimique. J’ai commencé à lire des histoires et, conjointement, j’ai voulu en écrire. Ma maman a gardé des textes dont j’avais oublié l’existence. Je crois qu’à sept ou huit ans, je faisais déjà des concours d’écriture. J’ai continué !

AFDL : Quand trouvez-vous le temps d’écrire ?

Delphine : Depuis quelques années, j’ai la chance de ne faire que cela, avec, de temps en temps, des participations à des scénarios, pour la télé ou le ciné. J’ai très peur d’être obligée de reprendre un job alimentaire… Quand je travaillais (toujours en free-lance, et/ou à mi-temps), j’étais malgré tout moins efficace, moins disponible. Ce n’est pas tant une question d’emploi du temps que de liberté psychologique. Et puis, ça tient à ma personnalité : j’ai beaucoup de mal à faire (bien) deux choses en même temps. Et comme je suis très perfectionniste…

AFDL : Où trouvez-vous l’inspiration ?

Delphine :Pour rebondir sur la question précédente, l’inspiration est une chose étrange, nébuleuse. Pour qu’elle arrive, il lui faut de la place – que l’esprit soit en vacances. Étrangement, elle se nourrit de la « glande » ! Lire, flâner, voir des films, observer les gens, vivre un peu. Et puis, bien sûr, d’autres éléments plus concrets : les faits divers, l’évolution de la société…Paradoxalement, un écrivain travaille en permanence, mais ça ne se voit pas.

AFDL : Comment votre dernier roman, « Cœur-Naufrage », est-il né ?

Delphine : Je voulais travailler depuis longtemps sur le drame des grossesses non désirées, surtout en ces temps où l’IVG est parfois remise en cause, où tant de femmes dans le monde n’y ont pas accès, où les hommes décident encore de ce que nous devrions faire ou ne pas faire avec notre corps… Nombre de livres et de films racontent le chemin d’un enfant adopté à la recherche de ses origines : j’ai eu envie de faire le chemin inverse, de montrer l’histoire intime de ces parents-là, de cette mère-là – et ce qui peut mener à prendre une décision aussi difficile. L’idée, c’était de montrer qu’il est capital d’avoir le choix, car chaque histoire est unique. J’ai été très touchée par le récent décès de Simone Veil, qui a tant fait pour les femmes de ma génération.

AFDL : Avez-vous de nouveaux projets d’écriture ?

Delphine : Pas encore. J’ai toujours beaucoup de mal à enchaîner, sans doute parce que je m’investis énormément (trop ?!), physiquement, psychologiquement, dans mes histoires et mes personnages… J’aimerais essayer, à la rentrée, de me lancer dans un nouveau roman jeunesse – comme un « sas de décompression » !

AFDL : Quels sont les trois livres que vous avez particulièrement appréciés récemment ?

Delphine : Dans les romans récents, j’ai beaucoup aimé « Par amour » de Valérie Tong-Cuong (JC Lattès), et « Divertissement », de Thomas Coppey (Actes sud). Je viens de terminer le très beau « L’enfant de Calabre » de Catherine Locandro (Heloïse d’Ormesson/Point) et je suis au beau milieu du tome 3 de Vernon Subutex : complètement fan. C’est d’une justesse et d’une modernité…!

AFDL : Quels sont les livres de votre PAL ?

Delphine : Elle a la taille de l’Empire State Building !!! Les prochains seront sans doute « Le garçon », de Marcus Malte, « Summer », de Monica Sabolo et « Ces rêves qu’on piétine » de Sebastien Spitzer (l’un et l’autre à paraître fin août). « Les enfants de chœur de l’Amérique » de Heloïse Guay de Bellissen et « Trois saisons d’orage » de Cécile Coulon. Et, plus  vintage, « Une chambre à soi » de Virginia Woolf, que je veux lire depuis longtemps. Tout un programme, quoi ! Surtout que je lis lentement 😉

AFDL : Un dernier mot … (ou plus !)

Delphine : Ben, juste… merci !

 

 

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