Rencontre avec l’auteur Julien Sandrel
Julien Sandrel signe chez Calmann-Levy son premier roman « La Chambre des Merveilles » (Chronique → ICI ) paru le 7 mars 2018
Julien accepté de répondre aux questions d’Au Fil des Livres.
AFDL : Bonjour Julien, je vous remercie d’avoir accepté de répondre à mes questions. Qui êtes- vous Julien Sandrel ?
Julien : Je m’appelle Julien Sandrel, j’ai 37 ans, je suis originaire de Hyères, dans le Sud de la France. Je vis à Paris, j’ai deux enfants. La Chambre des merveilles est mon premier roman.
J’aime écrire, lire, aller au cinéma, passer du temps en famille dans l’effervescence parisienne ou plus au calme au soleil de mon Sud natal, voyager (j’adore Tokyo et Budapest par exemple, ces deux villes dans lesquelles Thelma vit de folles aventures dans mon roman)… Rien de bien extravagant, la vie, tout simplement. Je ne déteste rien en particulier, je pense qu’il y a toujours quelque chose à apprendre d’une situation difficile – sauf les anchois sur les pizzas, là il n’y a rien à sauver 😉
AFDL : Depuis quand écrivez-vous ?
Julien : J’ai toujours voulu écrire. C’était un rêve de gosse, en quelque sorte. Quand j’étais enfant et qu’on me posait la question rituelle « qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? », je répondais invariablement écrivain ou metteur en scène. Pendant 15 ans, j’ai travaillé en entreprise, j’ai écrit des histoires pour des marques françaises. Cette envie, ce besoin plus personnel d’écriture est revenu en force il y a deux années de cela. J’ai décidé d’aller au bout de l’écriture d’un roman, j’ai écrit La Chambre des merveilles, et Calmann-Lévy a décidé de le publier.
AFDL : Écrire, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Julien : J’écris pour raconter des histoires. J’ai toujours été fasciné par le pouvoir de l’écriture – qu’il s’agisse de romans, de films, de musique, pour moi c’est le même type de processus. J’aime me laisser emporter en tant que lecteur, que spectateur, dans une histoire, un univers avec des personnages auxquels je m’attache et qui me font vivre des choses que je ne vivrais pas dans la vraie vie. J’aime m’abandonner aux émotions. L’écriture a ce pouvoir de créer des émotions intenses, uniques, c’est ce qui m’intéresse.
AFDL : Quand trouvez-vous le temps d’écrire ?
Julien : Lorsque j’ai écrit La Chambre des merveilles, je travaillais à temps plein et voyageais beaucoup. J’ai donc essentiellement écrit ce roman le soir, le week–end, pendant mes vacances.
AFDL : Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Julien : Je fourmille d’idées. Des idées peuvent venir de ma vie, de mes proches, de situations vécues, d’observations dans la rue, dans les cafés, les transports en commun, de mes voyages, de l’actualité, de romans, de films, de pièces de théâtre vues récemment…
Lorsqu’une idée me vient, je la note la plupart du temps, ou bien je la laisse dans un coin de ma tête, et j’attends de voir si elle revient. Si c’est le cas, alors c’est qu’il y a quelque chose qui m’intéresse particulièrement.
En littérature, je lis surtout des romans contemporains. J’aime d’une façon générale la fiction, les romans centrés sur des intrigues fortes, des personnages forts, une écriture assez simple, sans fioritures, ce qui ne veut pas dire sans style.
AFDL : Comment votre roman est-il né ?
Julien : La chambre des merveilles, c’est le pari un peu fou d’une mère qui tente de sortir son fils du coma en réalisant chacun de ses rêves, en les lui racontant, en les lui faisant vivre par procuration… en se disant que s’il l’entend ses incroyables aventures, peut–être que ça lui donnera envie de revenir à la vie.
L’idée de départ, celle de l’accident, m’est venue un matin alors que j’emmenais mes enfants à la piscine et qu’ils étaient tous les deux en trottinette. Je me suis dit qu’ils allaient trop vite. Je me suis demandé à quoi pourrait bien ressembler ma vie s’il arrivait quelque chose de terrible à l’un d’entre eux. La réponse m’est apparue comme une évidence. Ma vie ne pourrait plus être la même, jamais.
J’ai eu envie de raconter ça. Comment mon héroïne Thelma, qui pense avoir trouvé l’équilibre dans sa vie, en étant hyperactive et en menant sa carrière tambour battant, voit son monde basculer en quelques secondes. Comment elle se rend compte progressivement que ses priorités affichées ne correspondent pas à ses besoins, ses envies, ses valeurs. Comment elle va devoir progressivement abandonner sa vie de façade pour se reconnecter à ce qu’elle est vraiment.
Clairement l’histoire de Thelma, c’est l’histoire d’une transformation, une sorte de parcours initiatique, à près de 40 ans. Après l’accident de son fils, les cartes de la vie de Thelma sont rebattues. En vivant les rêves de son fils, Thelma se découvre elle-même, se comprend mieux, s’écoute mieux aussi. Cet événement la force, en quelque sorte, à se poser les bonnes questions sur « les choses importantes de sa vie », à se réinventer.
J’ai eu envie de parler de tout ça avec une tonalité à la fois grave – car le point de départ est un événement dramatique – et légère. Avec un petit grain de folie, à travers les folles expériences qu’un adolescent de 12 ans peut avoir envie de vivre… parce que la vie c’est ça aussi. On n’écoute pas suffisamment l’enfant, l’adolescent qui sommeille encore en nous, pourtant qu’est-ce que c’est bon de lâcher prise !
AFDL : Quel a été son parcours avant sa publication ?
Julien : J’ai envoyé mon roman à quelques éditeurs par mail (La Poste des temps modernes 😉 … et j’ai eu la chance d’être très vite contacté par mon éditrice chez Calmann-Lévy, qui a adoré mon roman et a souhaité le publier.
La suite est moins banale… presque irréelle… formidable en tout cas. Mon roman a été présenté par Calmann–Lévy aux éditeurs étrangers en octobre, lors de la Foire Internationale du Livre de Francfort. De nombreux éditeurs étrangers l’ont lu, l’ont aimé et ont décidé d’en acheter les droits de publication et de traduction pour leur langue / leur pays, sans même attendre sa parution en France. Mon roman existera donc en anglais, en espagnol, en italien, en japonais, en allemand, en chinois, en islandais, en turc etc. Plus de 20 langues sont d’ores et déjà certaines… et les droits d’adaptation cinématographique sont en cours de négociation. C’est incroyable bien sûr, j’en suis absolument ravi.
AFDL : Avez-vous un petit rituel d’écriture ?
Julien : Pas de rituel particulier, mais quelques habitudes. J’écris essentiellement chez moi, la plupart du temps dans mon fauteuil fétiche, mon ordinateur portable sur les genoux. Mais je travaille aussi en vacances, ou hors de chez moi, dans des cafés parisiens – et dans ce cas-là en musique…
AFDL : Avez-vous de nouveaux projets d’écriture ?
Julien : Je travaille actuellement à l’écriture de mon prochain roman 🙂
AFDL : Quels sont les livres de votre PAL ?
Julien : Je fonctionne au coup de cœur et j’évite d’acheter trop de livres d’un seul coup. Dans ma pile à lire actuellement, il y a le premier livre d’Isabelle Carré – Les Rêveurs –, Alex de Pierre Lemaitre, et Le mystère Henri Pick de David Foenkinos.
AFDL :Quels sont vos trois derniers livres « Coup de Cœur »?
Julien :
Bakhita de Véronique Olmi – ( Ma chronique → ICI et l’Iwt de V. Olmi → ICI )
Les Loyautés de Delphine de Vigan – ( Ma chronique → ICI )
Juste après la vague de Sandrine Collette
AFDL : Un dernier mot ?
Julien : Merci de votre soutien à mon roman. C’est mon premier roman, tout cela reste très nouveau pour moi… j’ai hâte de rencontrer les lecteurs, je suis certain que les échanges seront riches !
AFDL : Merci Julien ! 🙂
Superbe histoire, bouleversante, j’ai beaucoup pleuré ,
A quand votre prochain livre.
J’ai aussi lu LA CHAMBRE DES MERVEILLES , très belle histoire aussi.
A très vite alors!!!!…..
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