Auteurs·Rencontres

Rencontre avec l’Auteur Julien Dufresne-Lamy

Julien Dufresne LamyRencontre avec Julien Dufresne-Lamy

Julien Dufresne-Lamy est l’auteur de Dans ma tête, je m’appelle Alice (Stock, 2012), Mauvais joueurs (Actes Sud junior, 2016) et Deux cigarettes dans le noir (Belfond, 2017).
Les Indifférents (Belfond, 2018) est son quatrième roman [Chronique → ICI ]

AFDL : Bonjour Julien, je vous remercie très sincèrement d’avoir accepté de répondre à mes questions. Qui êtes- vous Julien Dufresne-Lamy ?

Julien : Comme les éditeurs aiment à le dire en bas de chaque 4e : j’ai trente ans et je vis à Paris. J’écris des livres, j’en lis, je suis toujours claquemuré dans une salle de cinéma, je fais des photos bizarres sur Instagram, je regarde beaucoup trop de séries télé, je tiens un blog à ce sujet que j’abandonne de plus en plus au profit de mes textes. Et évidemment, je culpabilise.

AFDL : Écrire, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Julien : Selon les heures, les moments, les saisons, cela représente : une urgence, une pulsion, un devoir, une angoisse, une copie à rendre, un petit bonheur indicible de moi à moi-même, ou une douloureuse séance de corrections. Mais c’est surtout la béquille indispensable à tout ce que je suis : c’est un petit lieu qui renaît sans cesse et qui me permet de voir dans le monde.

AFDL : Depuis quand écrivez-vous ?

Julien : J’écris depuis que je suis adolescent, sur des supports de blog, puis des articles lorsque j’ai viré journaliste culture. Mais l’écriture littéraire est venue à 22 ans. Un concours de nouvelles à la fac, une tentative de ma part, sans plan de conquête et à partir de ce jour-là, je n’ai jamais cessé d’écrire.

AFDL : Quand trouvez-vous le temps d’écrire ?

Julien : J’écris quasiment tous les jours. J’aime ne pas me fixer d’agenda d’écriture. J’écris la nuit, le matin, j’aime mieux la nuit mais ce n’est pas l’idéal pour rester un être social. J’écris quand je sors d’un ballet ou d’une pièce qui m’a enchanté. J’écris quand quelque chose prend vie. J’écris quand je pars en vacances à l’autre bout du monde alors même que je m’étais juré de ne pas le faire.

AFDL : Avez-vous un petit rituel d’écriture ?

Julien : J’essaie de ne pas céder aux sirènes de la superstition. Mais souvent, lorsqu’un livre naît, je photographie plein de choses avec mon téléphone, des mots dans un livre, des couleurs dans la rue, des photos de magazine, mais surtout des mots de livre, oui. Des phrases, des adjectifs qui me font penser à mes nouveaux personnages. Résultat, j’ai une collection de clichés pleine à craquer pour le prochain roman et je n’ose plus les regarder.

AFDL : Quelles sont vos sources d’inspiration ?

Julien : Des gens, rien que des gens. Des auteurs que j’admire parce que leur écriture est mystique, Emmanuelle Pagano en tête. M’inspirent les hommes et des femmes qui ont ouvert la voie à quelque chose de nouveau. Des chorégraphes, des photographes, des metteurs en scène, des acteurs, des créateurs de séries. Pina Bausch par exemple, mais le livre est déjà écrit.  Ou bien Romeo Castelluci, Phia Ménard, Gregory Crewdson, Amy Sherman-Palladino.

AFDL : Comment votre dernier roman « Les Indifférents » est-il né ?

Julien : Je voulais écrire un livre sur la jeunesse d’une part. Et d’autre part, sur l’effet témoin, un concept de psychosociale fascinant. Le texte est venu du mot même « indifférent », je voulais écrire sur nous tous, nous les gens indifférents aux autres, les lâches, inhibés par le groupe. Le décor et l’intrigue sont venus ensuite.

AFDL : Avez-vous de nouveaux projets d’écriture ?

Julien : Je jongle entre trois projets d’écriture. Deux romans Young adult sortent très bientôt chez Actes Sud et j’écris activement le prochain roman adulte à paraître en septembre 2019 chez Belfond.

AFDL : Quels sont les livres de votre PAL ?

Julien : De là où je la regarde, ce n’est plus une pile à lire mais un bataillon qui déborde de tous les côtés. Si je ne devais en citer que certains, je dirais Le Monde d’Hier de Zweig, Le Grand Marin de Catherine Poulain et la bande dessinée, Oublie mon nom, de ZeroCalcare.

AFDL : Quels sont vos trois derniers livres « Coup de Cœur » ?

Julien : Parmi les lectures qui m’ont marqué récemment, je citerais les dialogues intelligents de Me Voici de Foer, malgré des longueurs terribles. Le recueil de Laura Kasischke, mon auteur fétiche, Si un inconnu vous aborde. Egalement, Les Huit Montagnes de Paolo Cognetti et surtout, Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir de Cookie Mueller que m’a prêté une amie auteure et qui représente tout ce que j’aime dans un livre : de l’inattendu, de la puissance, du jamais fabriqué. C’est si rare aujourd’hui, avec tous ces livres sans âme.

AFDL : Un dernier mot ?

Julien : Boom. (Mais ne serait-ce pas le titre d’un roman à venir ?)

AFDL : Merci Julien ! 🙂
Voici la chronique de Boom – Un roman à partir de 14 ans paru chez Actes Sud Junior ⇒  ICI 

 

 

 

11 réflexions au sujet de « Rencontre avec l’Auteur Julien Dufresne-Lamy »

  1. bonjour Monsieur, libraire au Cap Ferret et votre très bon roman étant mon coup de cœur de cet été, pourriez-vous venir en faire une présentation ? librairie cave à vins Alice Cap Ferret, 0672134714. En vous remerciant par avance de votre réponse, et dans l’espoir de votre venue. Sincèrement, Emma

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