Roman Contemporain

Je voudrais que la nuit me prenne – Isabelle Desesquelles

Je voudrais que ...Je voudrais que la nuit me prenne – Isabelle Desesquelles

Editions Belfond – 16 Août 2018

Rentrée Littéraire 2018

Coup de coeur

 

 

Résumé

Loin du bruit du monde, Clémence, bientôt huit ans, grandit auprès de parents rivalisant de fantaisie. Mais elle n’a pas la voix d’une petite fille et ses mots sont ceux d’un mystère cruel. Que s’est-il passé pour que l’innocence se borde ainsi de noir ? Plongée vertigineuse et poétique dans le monde de l’enfance, Je voudrais que la nuit me prenne raconte le danger du bonheur. Entre trouble et éclairs de joie, Isabelle Desesquelles explore le lien fragile et inaltérable qui nous unit à nos plus proches. Et la redoutable force du souvenir.

Mon Avis

J’ai lu les premiers mots et me suis interrogée sur le texte en proie au doute. Pourquoi avais-je acheté ce livre ? Les premières pages sont belles, mais le sens m’échappait. Un, deux puis trois, j’ai tourné les écrits, le récit qui s’imprime, tourne, pénètre pas à pas. Des mots doux, des couleurs, des saveurs. La petite voix de Clémence et … la plume m’a saisie. J’ai été happée, transportée, bouleversée. J’ai contenu mes larmes, l’air court, l’émotion sur le fil, tendue, avide de lire encore et encore cette poésie que l’auteure m’offrait.

J’ai traversé l’enfance, l’amour. Les fleurs, les champs, la maison et l’école. J’ai lu les émois d’une fillette de huit ans, la passion d’un couple. J’ai croisé Just et Lise, glissé dans l’intimité des parents, Alexandre et Rosalie Sauvage. J’ai senti la nuit, respiré l’air tiède, exploré les étoiles puis regardé le jour. Côtoyé les insectes, les saveurs de l’été, les odeurs de l’automne, puis la quiétude de l’hiver, la ouate et la blancheur. J’ai vu les oiseaux et j’ai tenu la main de Clémence, frêle, petite, ici, ailleurs.

Le gris s’est noyé dans les mots. L’ombre, la douleur. J’ai été transpercée. L’indicible est écrit, le chagrin, le temps – ce temps redoutable, hier et demain. J’ai lu ce qui est, a été et sera. Plus rien comme avant. Une histoire de vie, d’amour, de fin. De temps. Le temps.

« Toujours ne veut rien dire. Quand on le comprend, on n’est plus exactement un enfant »

J’ai fermé le livre. Je l’ai tenu longtemps, tourné, caressé. Il me hante. Je voudrais reprendre. Tout recommencer juste pour le plaisir de le découvrir. J’ai cru pleurer puis sourire. De bonheur, de tristesse. Je l’ai terminé et il reste là, en moi. Il m’habite.

Un coup de cœur fulgurant pour ce roman poétique et lumineux.

Je vous invite à découvrir à découvrir Isabelle Desesquelles qui a accepté de répondre à mes questions ⇒ ICI

 

34 réflexions au sujet de « Je voudrais que la nuit me prenne – Isabelle Desesquelles »

  1. « Toujours ne veut rien dire. Quand on le comprend, on n’est plus exactement un enfant »

    Très belle citation. Je ne sais pas encore si je lirai ce livre … le côté terrible que toutes les chroniques mettent en avant me freine. C’est un peu comme les feel good : je n’aime pas trop savoir si je vais rire ou pleurer en lisant un roman, je préfère qu’il me surprenne.

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      1. Ou alors tu choisis mieux tes lectures que moi! :p Ou je me suis désensibilisée en lisant Dostoïevski/Kessel/Gary trop jeune (je rigole 😉 ). Au fait, le roman a depuis rejoint ma pal, j’ai hâte d’y plonger :))) encore merci pour ta critique ! 🙂

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