Le petit roi – Mathieu Belezi
Editions Le Tripode – 9 Mars 2023

Je remercie les Editions Le Tripode et Babelio pour cette lecture.
Résumé
Abandonné par sa mère, un enfant se retrouve confié à son vieux grand-père, un paysan vivant seul dans une petite ferme provençale. Depuis cette scène, si simple, Mathieu Belezi réussit à dire la vérité d’un monde. L’indifférence répétée des saisons, la cruauté, l’absurdité des destins, la violence des désirs, le besoin d’amour, tout est là et brûle dans ce bref roman, dont la beauté et la puissance font écho à celles d’Attaquer la terre et le soleil, Prix littéraire du Monde 2022.
Publié une première fois en 1998, et inexplicablement oublié depuis, Le Petit Roi est le premier roman de Mathieu Belezi. Il réaffirme, si cela était encore nécessaire, l’importance de cet écrivain, dont le Tripode entreprend à partir de 2023 la réédition de toute l’œuvre.
Ma lecture
Il peut m’arriver d’être mal à l’aise pendant une lecture, d’être bousculée, de détester les personnages tout en appréciant le texte. Il peut m’arriver de dépasser un récit auquel je n’adhère pas pour en apprécier la langue et vibrer. Je peux poser un texte puis le reprendre, l’abandonner, le retrouver. Il peut m’arriver de contourner un rejet, de m’accrocher, de regretter ou au contraire de me féliciter d’avoir poursuivi tant la découverte s’est révélée belle.
Du blabla qui me concerne et qui ne vous intéresse probablement pas, mais j’en viens à l’essentiel : que dire d’un livre qui m’a inspiré tant de « dégoût » ? Je sais, le mot est fort. Néanmoins, il est celui qui me vient à l’esprit lorsque je pense à ce livre. J’en suis la première étonnée d’où mon petit laïus introductif. L’histoire aurait dû titiller l’empathie qui est la mienne, celle de ma profession, celle qui fait de moi celle que je suis. Un pauvre enfant abandonné par sa mère, un enfant victime des adultes, témoin des violences conjugales, un enfant nourri de haine : voici le sujet. Mais l’enfant est cruel (pour ne pas pleurer, dit-il), terriblement cruel (les scènes de cruauté envers les animaux sont intolérables, les actes proférés sur un camarade de classe impardonnables). Je m’interroge alors : a-t-on le droit de tout faire sous prétexte que l’on est malheureux ? Sa propre douleur excuse-t-elle tout ?
La vie est faite de choix – par défaut parfois, mais le libre-arbitre et la connaissance du bien et du mal restent des caractéristiques propres à l’Homme. Est-ce que tout enfant maltraité devient un être malveillant ? Cet enfant qui le devient dans ce livre a besoin de soins, d’aide, d’écoute, d’un accompagnement. C’est un pauvre gamin, mais c’est aussi un bourreau dont il ne faut ignorer les victimes. Je n’ai malheureusement pas pu dépasser ces faits.
Ce texte aurait pu m’émouvoir, mais il ne l’a pas fait, bien au contraire. J’ai eu beaucoup de peine pour le petit Parrot que l’enfant a brisé, pour les animaux torturés mais pas pour Mathieu qui, à 12 ans, même si la cruauté le protège du chagrin, n’est pas excusable. Ce fut donc, pour moi, une lecture laborieuse, dérangeante malgré la qualité de l’écriture.
Je rappelle que cet avis est le mien, qu’il est subjectif et qu’il n’est en rien une vérité absolue. Il est donc inutile de m’insulter, de me lyncher ou de me faire la morale.
Difficile de faire un avis sur un livre qui nous a mis tellement mal à l’aise, merci de nous avoir partagé tes sentiments…
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Oui, c’est tjs difficile et l’on culpabilise tjs un peu. Il ne faut jms oublier qu’il y a un auteur et du travail derrière l’écrit.
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Merci pour ta franchise, Bénédicte. Cela n’a pas dû être facile à écrire. Double ration de bisous. 🥰🥰
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❤ ❤ ❤
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🥰❤️
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