Pays de sang – Paul Auster
Une histoire de la violence par armes à feu aux États-Unis
Editions Actes Sud – 8 Février 2023
Essai traduit de l’américain par A-L. Tissut
Photographies de Spencer Ostrander

Je remercie les Editions Actes Sud pour cette lecture.
Résumé
Qu’est-ce qui fait des États-Unis le pays le plus violent du monde occidental ?
Pour répondre à cette question, Paul Auster retrace des siècles d’usage et d’abus des armes à feu, du déplacement des populations autochtones à l’asservissement de millions d’hommes et de femmes, en passant par la fracture béante entre les pro et les anti-armes, pour finir par les tueries de masse au cœur de l’actualité.
Ponctué des images obsédantes de Spencer Ostrander, qui a photographié les sites d’une trentaine de ces tueries à travers les États-Unis, Pays de sang présente un examen aussi concis que rigoureux de l’Amérique à la croisée des chemins et pose une question brûlante : dans quelle société les Américains veulent-ils vivre ?
Ma lecture
Des épopées du Far-West aux tueries de masse des dernières années, que s’est-il passé ? Quels sont ceux qui ont commis de sang froid des meurtres par armes à feu ? Comment auraient pu être évitées ces tueries ? Quelles ont été les politiques face aux dégâts des révolvers et des fusils ? Pourquoi la société américaine se scinde en deux camps distincts quand il s’agit de légaliser le port d’armes ? Posséder une arme, est-ce une affirmation de la virilité ou un moyen de se défendre ? Un leurre ? Un danger ? Un remède contre la peur … ou un renforcement des craintes ?
Des questions, il y a en pléthores et c’est avec beaucoup de discernement que Paul Auster propose de répondre à la majorité d’entre elles. Cheminant des actes de la colonisation des terres à nos jours où l’arme à feu tue encore et toujours, l’auteur évoque les dérives de ce à quoi s’accrochent certains hommes – pélots lambda aux figures politiques – au détriment de la vie. Il tente d’expliquer la scission des idées et l’avenir sur lequel les Etats-Unis construisent leur histoire. Agrémentée des photos noir et blanc, froides, silencieuses, fortes, des lieux des tueries, le texte se lit/s’écoute comme un reportage d’une grande justesse, étayé et précis où l’on s’interroge. On lit et l’on retient son souffle. On se demande « et demain ? ».
Ecrit fort, cet essai est le cri d’un homme pour que cesse l’indicible, il est une sensibilisation à une réalité insoutenable, à l’illusion d’une fausse sécurité véhiculée par une catégorie d’hommes à la virilité douteuse et aux propos misogynes, homophobes et racistes. Il est une alerte.
Une lecture extrêmement instructive. Un livre percutant.
Un essai pertinent à lire absolument.
« et demain » Justement. 😥 Merci encore une fois pour la chronique Bénédicte. 🤗🥰
J’aimeJ’aime
Je me souviens qu’Obama avait lutté pour restreindre sinon abolir la vente d’armes à feu, mais il s’est heurté au votes contre des républicains qui tiennent à ce signe d’une virilité en berne et pour qui la bonne marche des affaires passe avant la vie humaine.
Merci pour cette lecture fort intéressante !
J’aimeJ’aime