Les guerres précieuses – Perrine Tripier

Les guerres précieuses – Perrine Tripier

Editions Gallimard – 5 Janvier 2023

Je remercie les Editions Gallimard pour cette lecture.

Résumé éditeur

 » Je marchais à pas lents de bout en bout dans la Maison, et la traîne de fourrure me suivait comme un lourd serpent louvoyant. Bêtes fauves, bois de camphre, pin qui brûle et pain qui fume, j’emplissais la Maison de chaleur et de lumières. J’en étais la force vitale, l’organe palpitant dans un thorax de charpentes et de pignons. « 

Hantée par un âge d’or familial, une femme décide de passer toute son existence dans la grande maison de son enfance, autrefois si pleine de joie. Pourtant, il faudra bien, un jour ou l’autre, affronter le monde extérieur. Avant de choisir définitivement l’apaisement, elle nous entraîne dans le dédale de sa mémoire en classant, comme une aquarelliste, ses souvenirs par saison.
Que reste-t-il des printemps, des étés, des automnes et des hivers d’une vie ?

Ma lecture

Ce livre est une pure merveille ! Il est LE livre que l’on attend à chacune de nos lectures ; celui qui offre le plaisir d’une langue riche et poétique dont chaque mot chante, et le bonheur d’un récit qui emporte. Il est une gigantesque claque. L’autrice dont c’est le premier roman n’a que 24 ans. Je suis époustouflée par son talent et par la maturité de son texte.

Quatre saisons tissent la vie dans la maison qu’Isadora raconte, une maison aux murs empreints de souvenirs, aux parquets frottés de pieds multiples, de cavalcades dans les couloirs, de pas dans les greniers. Des parfums de sourires, de murmures et de pleurs. Du temps qui se faufile. Ils étaient insouciants du haut de leur jeunesse courant vers les cabanes, dans les champs ou vers l’étang, ils soufflaient de grands airs et respiraient la pluie, l’été, le printemps avant l’automne et l’hiver. Les jours ont filé, les uns sont partis emportés par la fuite, d’autres ont péri parce qu’il faut mourir ou parce que parfois la mort se trompe. Isadora, elle, est restée. La maison est la sienne, rassurante et posée tel un coffre qui se ferme à double tour sur les souvenirs à ne jamais laisser échapper.

À nos oreilles résonnent la joie des enfants, le murmure des plus grands, le chant des abeilles, les craquements de l’escalier, le pli des volets, les frémissements des draps et des nappes. Nous parviennent les parfums du jardin, fleurs ou feuilles froissées, terre humide ou poussières de chaleur, les effluves de la cuisine. L’écrit se vit au rythme des pages que l’on dévore ébahi.e.s par tant de justesse. Il est un tourbillon d’émotions.

S’il y a UN livre à lire, c’est CELUI-CI !
Vous l’aurez compris, c’est un coup de cœur absolu !

Publicité