Ces femmes-là – Ivy Pochoda
Editions Globe – 9 Mars 2023
Traduit de l’anglais (USA) par A. Pralon

Je remercie les Editions Globe pour cette lecture.
Résumé Editeur
West Adams, un quartier délabré de Los Angeles divisé par l’autoroute qui mène à la mer et où persistent les traces des émeutes raciales de 1992. Dorian, Feelia, Essie, Julianna, Marella et Anneke vivent en marge, bâillonnées par le mépris et le souvenir d’un tueur en série qui, quinze ans plus tôt, a sauvagement assassiné treize prostituées dans l’indifférence générale. Mais voilà que les crimes recommencent. En l’espace de dix-huit mois, quatre femmes sont retrouvées la gorge tranchée et la tête recouverte d’un sac plastique dans une ruelle du quartier.
Dans ce roman noir, qui bouleverse tous les codes du genre, Ivy Pochoda place les victimes au centre de l’histoire et fait entendre la voix de celles que personne n’écoute, dans un monde qui veut détruire leur corps et les réduire au silence.
Ma lecture
Femmes, noires, pauvres et putes : une de plus ou de moins quelle importance ! Les meurtres sont pourtant semblables et l’une des rescapées a même partagé des détails concernant l’assassin. Mais qui s’intéresse à ces femmes-là, qui les écoute ?
Qui écoute Dorian lorsqu’elle explique que le meurtre de sa fille est une erreur dans la série du tueur, qui entend Feelia qui le décrit blanc, Anneke qu’on ne rappelle pas ? Et Essie, cette femme flic trop petite qu’on humilie ? Leurs mots s’effacent dans les rires et les haussements d’épaule, les hommes du commissariat minimisent, soufflent sur ces folles qui leur font perdre leur temps. Mais les meurtres reprennent, même quartier, même lame piquée à la gorge, même sac sur la tête. Les douleurs se ravivent mais les yeux se détournent. Seule Essie s’interroge, enquête, bouscule l’ensemble des certitudes.
Voix des plus faibles et des minorités, « ces femmes-là » ouvre grand une gueule qui ne doit plus se fermer. Il est le cri de la rage, de l’injustice, le cri contre un patriarcat rétrograde et délétère. Il est le bruit sourd contre le racisme et une pensée bien-pensante de pacotille, le rejet de l’hypocrisie. Ces femmes-là, filles, épouses, mères partagent dans un mouvement d’ensemble un quotidien heurté à l’inadmissible silence.
Une lecture forte
Merci pour cette chronique qui arrache Bénédicte. Non ce n’est « pas une de plus ou une de moins » . Ce sont des êtres humains.
Je le note as usual. 🥰❤️
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