Mise en Forme – Mikella Nicol

Mise en forme – Mikella Nicol

Editions Le nouvel Attila –  5 avril 2024

Je remercie les Editions Le nouvel Attila pour cette lecture.

Résumé Editeur

Au sortir d’une rupture amoureuse, et pleine de doutes sur l’écriture de son prochain texte, la narratrice s’inscrit à un programme de fitness en ligne, dont elle décrit, non sans humour, l’enjeu, les règles et les mécanismes. Or, plus elle les respecte, plus elle se rend compte qu’elle va mal.

Autopsie du fitness comme programme d’effacement de soi, Mise en forme dénonce les diktats imposés au corps des femmes, dans la sphère intime comme dans l’espace public. À mi-chemin d’Une chambre à soin, de Virginia Woolf, et des enquêtes de Maggie Nelson, une réflexion sur la manière dont le regard social conditionne l’effacement de la femme.

Ma lecture

Récit autobiographique autour de  la dépression qui l’a terrassée suite à une rupture, essai féministe sur les injonctions déguisées du fitness ou discussion à propos de féminicides, « Mise en forme » aborde le sujet du corps des femmes soumis aux exigences sociétales : un corps qui se doit d’être beau, souple, svelte, sain quel qu’en soit l’effort, même s’il se maltraite, se brise ou s’expose aux risques de violences. Ce sont les mots d’une course effrénée au bien-être alors qu’en soi émerge l’idée d’une impuissance, d’une inutilité voire d’une vacuité  à répondre aux diktats généraux.

Si la première moitié de l’ouvrage tournée sur les ressentis de l’autrice et l’emprise de l’entrainement physique m’a beaucoup intéressé et plu, la seconde moitié, plus « brouillonne », m’a moins convaincu. En effet, je n’ai pas totalement saisi le choix de l’autrice à ne pas poursuivre pleinement son analyse sur les effets dévastateurs du fitness, sur les propos des coachs et les résultats attendus, sur ce que tout cela implique à plus ou moins long terme. J’ai moins aimé que la trame du récit se dilue dans une multitude de réflexions personnelles de l’autrice qui parfois m’a perdu.

Ce n’est bien sûr que mon avis, et je reste toutefois enthousiaste pour cette lecture qui m’a offert un moment de cogitation intense.