Femme à la Mobylette – Jean-Luc Seigle
Editions Flammarion – 23 Août 2017
Je remercie Marie et Muriel de la librairie l’Intranquille de Besançon pour cette lecture.
4ème de couverture
Abandonnée par tous, Reine et ses trois enfants n’arrivent plus à faire face. Sa vie finit par ressembler à son jardin qui n’est plus qu’une décharge. Tant de richesses en elle voudraient s’exprimer et pourtant son horizon paraît se boucher chaque jour davantage. Seul un miracle pourrait la sauver… Il se présente sous la forme d’une mobylette bleue. Cet engin des années 1960 lui apportera-t-il le bonheur qu’elle cherche dans tous les recoins de ce monde et, surtout, à quel prix ? Jean-Luc Seigle dresse le portrait d’une femme au bord du gouffre qui va se battre jusqu’au bout. Ce faisant, c’est une partie de la France d’aujourd’hui qu’il dépeint, celle des laissés-pour-compte que la société en crise martyrise et oublie.
Mon avis
La vie peut être moche, très moche. En tout cas, celle de Reine n’est pas bien folichonne. Chômage, fins de mois difficiles, déprime, solitude. Comment faire face quand on gère seule trois enfants, sans emploi, le cœur en berne et le moral dans les chaussettes ? Reine essaie. Touche le fond. Imagine le pire – tuer ses enfants avant d’attenter à sa vie. Tout s’effrite. Son mari l’a quittée. Les kilos se sont empilés. L’amour propre s’est envolé. C’est gris, c’est sombre. Pesant. Oppressant. Jean-Luc Seigle le dépeint si bien.
Et puis, il y a les services sociaux, les menaces du mari qui va reprendre les gosses. C’est sûr. Elle est une mauvaise mère. Pourtant elle les aime ses enfants. Plus que tout. Alors il faut réagir. S’accrocher au miracle : cette vieille mobylette bleue dénichée dans le jardin. Parcourir les kilomètres et y croire. Parce qu’elle y croit Reine. Un emploi, un nouvel amour, des illusions, de l’argent pour les enfants qu’elle peut enfin gâter. Le bonheur. La dignité. Elle ne demande rien de plus. Elle s’accroche… Je n’en dévoilerai rien plus pour ne pas spolier ce roman.
Reine a une seconde chance dans un monde qui va mal, dans une société qui l’a abandonnée. L’analyse est fine, les ressentis très bien exprimés. Reine s’épanche et on imagine, on comprend, on compatit. Les mots sont justes. Le style entraînant de part ses chapitres et ses phrases assez courts -bien que quelques longueurs, au milieu du récit, enlisent la lecture. L’auteur parvient à émouvoir. Il interpelle. Cette Reine, femme courageuse au destin pathétique, nous attrape le cœur et nous le presse jusqu’à l’ébranler.
J’avais énormément aimé « En viellissant les hommes pleurent » de cet auteur. Je vous remercie donc pour cette chronique car je vais lire ce livre.
Belle soirée,
eMmA
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Donnez-moi votre avis dès que vous l’aurez lu 🙂
Belle soirée 🙂
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je n’ai encore jamais lu cet auteur mais je pense que je tenterai la découverte avec un autre de ses romans, tu en as lu d’autres de lui?
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Perso, « En viellissant les hommes pleurent » : http://www.emmacollages.com/article-livres-lu-relu-a-lire-109494564.html
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Non, je le découvrais.
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Il me tente beaucoup …
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