Les Impatientes – Djaïli Amadou Amal
Editions Emmanuelle Collas – 4 Septembre 2020
Prix Orange du Livre en Afrique 2019
Je remercie les Editions Emmanuelle Collas pour cette lecture.
Résumé
Trois femmes, trois histoires, trois destins liés.
Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, 17 ans, arrachée à son amour pour être mariée à Alhadji Issa, un homme riche et marié. Hindou, sa sœur du même âge, est contrainte d’épouser Moubarak, son cousin, alcoolique, drogué et violent. Quant à Safira, 35 ans, la première épouse d’Alhadji Issa, elle voit d’un très mauvais œil l’arrivée dans son foyer de la jeune Ramla, qu’elle veut voir répudiée.
Patience ! C’est le seul et unique conseil qui leur est donnée par leur entourage, puisqu’il est impensable d’aller contre la volonté d’Allah. Comme le dit le proverbe peul : « Au bout de la patience, il y a le ciel. » Mais le ciel peut devenir un enfer. Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ?
Mariage précoce forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman de Djaïli Amadou Amal brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes.
Mon Avis
Munyal ! Patience, pour entrer dans le moule. Patience, pour être conformes. Patience, pour tout supporter. Patience, derrière laquelle la violence se déguise, au nom d’un Dieu et d’une loi d’Homme, arrangée pour mieux soumettre. Briser. Elles sont trois dans ce roman. Elles sont des milliers, leurs sœurs ou leurs cousines, femmes asservies, infantilisées, battues, violées, en toute impunité.
Par les voix de Ramla, Hindou et Safira, Djaïli Amadou Amal dresse le terrible portrait de la vie des femmes au Sahel où mariages forcés, polygamie et insécurité règnent quotidiennement engendrant d’innommables souffrances. Ramla subira la perfidie d’une première épouse trahie et malheureuse, Hindou fera face à une violence sans borne et Safira sera réduite à devenir insignifiante.
« Trop d’étoffes m’ont déjà étouffée de la tête aux pieds. Des pieds à la tête. Non, je ne suis pas folle. Pourquoi m’empêchez-vous de respirer ? Pourquoi m’empêchez-vous de vivre ? »
Le silence est maître des Concessions, et au-delà de la maltraitance, l’auteure évoque le poids de la culture où les femmes, apeurées, formatées, ne se soutiennent pas les unes les autres, voire se dénoncent ou font plier. La détresse est alors multi factorielle au seul profit des hommes dont la satisfaction, validée selon eux par le Coran, est sans limite.
Ce roman est bouleversant et, même si l’on imagine ce que peuvent subir ces femmes par ce que l’on entend ou l’on voit dans des reportages, lire de tels témoignages ne peut que choquer. Révolter. On se demande alors comment agir ? Comment sauver ces filles, ces femmes de cette barbarie au Sahel ou dans d’autres pays intégristes ?
A lire absolument pour ne pas fermer les yeux.
J’ai les yeux bien ouverts sur ta chronique Bénédicte. Quelle injustice. 😭 Je le note. Merci à toi. 🙏❤️
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Ce livre m’a retournée !
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Ça, je l’ai bien ressenti.
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Je lis peu de littérature africaine et à tort. Un livre qui semble important.
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Vraiment important 🙂
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J’ai lu ce livre dans sa 1ère édition. Un livre bien écrit et émouvant.
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Oui, terriblement émouvant. On ne sort pas indemne de cette lecture …
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Je viens de le finir. C’est un vrai coup de cœur également !
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