Tenir jusqu’à l’aube – Carole Fives
Editions Gallimard – 16 Août 2018
Collection l’Arbalète
Rentrée Littéraire 2018
Je remercie les Editions Gallimard pour cette lecture.
Résumé
« Et l’enfant ? Il dort, il dort. Que peut-il faire d’autre ? »
Une jeune mère célibataire s’occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour une baby-sitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l’étouffement, la mère s’autorise à fuguer certaines nuits. A quelques mètres de l’appartement d’abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d’un semblant de légèreté. Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore ?
Mon Avis
Le quotidien se dessine : l’enfant, les repas, les lessives, le parc, l’argent qui manque. Et la solitude. Le père est absent ; un géniteur démissionnaire comme tant d’autres. Alors, elle – la mère – trime. Seule.
L’enfant. Bien sûr, elle l’aime. Il est la chair de sa chair, sa raison de vivre, son amour absolu. Elle voudrait pourtant l’oublier un instant. L’abandonner, le laisser, ne plus le voir, ne plus l’entendre. Ne plus se lever la nuit, subir ses caprices pour ne pas que ses cris dérangent les voisins – elle cède encore, quelle mauvaise mère ! Elle cherche du réconfort, voudrait parler de sa misère, de ces jours qui s’empilent. Ces jours qui filent alors qu’elle n’existe plus – plus que pour lui, son enfant. Alors, elle s’évade le soir dans les rues de Lyon, la boule au ventre, l’alarme du portable programmée. Pas trop longtemps, pas trop loin … mais de plus en plus longtemps et de plus en plus loin ; une survie éphémère.
Peut-on évoquer son désir d’être soi ? De ne plus être qu’une mère ? Peut-on se plaindre d’être débordée ? De ne plus vouloir cet enfant ? Les jugements frappent et enfoncent. La mère se dévoue corps et âme. Elle EST heureuse. Point.
Et si la réalité était autre …
De sa plume vive et acérée, Carole Fives décrit ce quotidien chronophage et oppressant, cette lente mise entre parenthèses dans laquelle la femme étouffe. Un carcan qui détruit. Elle démontre avec beaucoup de finesse qu’une mère est une femme, malgré les idées véhiculées par les bien-pensants (hommes ou femmes), les contraintes sociales, les traditions, le poids que l’on fait peser sur ses épaules. Ce livre percute … et délivre. Il révèle l’indicible (ce que la société rend indicible) : l’épuisement, la solitude, les réalités de la maternité, les jugements récurrents pris en pleine face.
A lire, à lire, à lire !
Un écrit « Coup de Cœur »
Je vous propose de retrouver Carole Fives dans une interview ⇒ ICI
Belle chronique qui dit juste ce qu’il faut et qui donne envie de lire ce livre !
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Merci beaucoup ☺️ 😍
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Deuxième chronique sur le même livre alors que la rentrée littéraire vient juste de commencer…Tiens, tiens ! A retenir! Merci pour ce billet !
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Un très bon roman … je pense que les bonnes critiques vont pleuvoir 😊😉
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Je lis beaucoup de jolies choses…… donc dans ma liste d’envies 🙂
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Un livre qui ne m’attirait pas plus que cela mais ton avis et celui Agathethebook me donnent envie =)
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Il se dévore et te happe 😊
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